mardi 16 décembre 2014

Les notes de Mireille C. (cours d'impro du 29/11/14)

Mireille a eu la gentillesse de mettre en forme ses notes du cours d'improvisation "pour les nuls" de Freddy Eichelberger, nous l'en remercions!





Concert du 30 novembre 2014

https://www.youtube.com/watch?v=SxCmyGsAAGs&feature=em-upload_owner
Freddy Eichelberger et Patrice Héral

mardi 19 février 2013

Présentation de Frédéric Munoz


L'orgue de l'église des St François de Montpellier par Frédéric Munoz

Atelier Desmottes (Landete – Espagne), mai 2012


I   -  Cadireta interior  (C-D –d5)  en demi-registres  coupure C3/C#3
        (Positif intérieur)

Violòn  8                           (Bourdon 8)
Tapadillo 4                        (Flûte à cheminée 4)                                              
Quincena  2                       (Doublette 2)
Decinovena 1 1/3              (Larigot 1 1/3)
Diecisetena  1 3/5              (Tierce 1 3/5)
Orlos  8                              (Voix humaine 8)
Corneta III hilos                  (Dessus de Cornet en écho 3 rangs)

II   -   Organo mayor ( C-D – d5) en demi-registres  coupure  C3 /C#3
          (Grand Orgue)

Flautado  8                         (Montre 8)
Violòn con chimenea  8     (Bourdon à cheminée 8)
Octava  4                            (Prestant 4)                     
Docena  2 2/3                     (Quinte 2 2/3)
Quincena  2                        (Doublette 2)
Lleno V hilos                      (Plein-Jeu 5 rangs)
Cimbalet III hilos               (Cymbale-Tierce 3 rangs)
Nasardo 12°    2 2/3            (Nasard 2 2/3)
Nasardo  15°   2                  (Quarte de Nasard 2)
Nasardo  17°   1 3/5            (Tierce 1 3/5)
Corneta  VII hilos               (Dessus de Cornet 7 rangs)
Trompeta real  8                 (Trompette intérieure 8)
Bajoncillo  4                       (Basse de Clairon en Chamade 4)
Clarin  8                              (Dessus de Trompette en Chamade 8)
Dulzaina  8                         (Régale 8 en Chamade)

Pedale (C – F3)

Contras  16                               (Flûte 16 bouchée : jeu en attente)

Tremblant doux dans le vent       A = 440 Hz
Tirasse II/P                                  Tempérament XVIII° espagnol 
Accouplement II/I à tirant           ( 2 tierces pures : do-mi, sol-si )


Quelques précisions utiles…

                                 Le nouvel orgue ibérique de l’église des Saints-François à Montpellier offre quelques caractéristiques particulières :

                                Il se compose de deux plans sonores manuels : un premier clavier qui est un positif intérieur réparti côté Ut et Ut #, de part et d’autre de la console, et d’un second clavier qui est celui du grand orgue, installé à l’étage supérieur.

                                Les deux claviers sont « coupés » en basses et en dessus au niveau du 3° Ut et du 3° Ut #, ce qui est tout à fait traditionnel dans cette esthétique. Cela offre de nombreuses possibilités en fonction du choix des jeux, pouvant aboutir, éventuellement à quatre sonorités différentes, à la manière d’un petit 4 claviers.

                                Si l’on souhaite avoir un jeu complet sur toute l’étendue du clavier, il faudra donc tirer deux registres, un à gauche, et un à droite de la console. La manipulation est simplifiée par une symétrie gauche/droite des registres, facile à repérer. De plus, les jeux sont classés par familles (principaux, flûtes, anches), et l’essence du bois des registres indique le plan sonore : claire pour le grand orgue, foncée pour le positif.
Un tableau ci-joint vous donne la concordance du nom des jeux de l’espagnol vers le français, afin de mieux vous repérer. Certains jeux n’existent que sur un demi-clavier, comme les cornets, ou les trompettes en chamade.

Le pédalier est pour le moment en tirasse permanente sur le grand orgue. Par la suite un jeu de Contras 16 viendra compléter l’instrument. Les jeux du positif passent en pédale si les claviers sont accouplés.

Le plein-jeu du grand orgue est couronné par une cymbale qui comprend un rang de tierce, ce qui donne une couleur bien particulière à ce mélange. Les jeux du positif sont traités comme des flûtes, complétées par un jeu d’anche soliste (orlos). Au grand orgue, les jeux à bouches se composent de principaux (plein-jeu), et de flûtes (violon et nazardos).

L’orgue comprend deux jeux d’anches intérieurs : Trompeta au GO et Orlos au Pos. Les jeux en chamade sont au GO : Dulzaina juste au dessus de la console, et Bajoncillo (Basse de Clairon), et Clarin (dessus de trompette).


Bonne musique !

Frédéric Muñoz



Mélanges de jeux dans l'orgue espagnol

Présentation d'Eric Andanson pour la classe d'orgue (février 2012)


Jeux communément rencontrés, dans des orgues assez "basiques". Les grands instruments peuvent bien sûr avoir d'autres registres aux noms exotiques
                                                                                     

A/ DÉNOMINATION DES JEUX :

1 – les principaux

Flautado 8                              montre 8
Octava 4                                 prestant 4
Docena (12ème)                       quinte 2 2/3
Quincena (15ème)                    doublette 2
Diecisetena (17ème)                 tiercelette 1 3/5
Decinovena (22ème)                  quinte 1 1/3
Lleno                                      plein-jeu (en général basé sur le 1 1/3)
Cimbalet (tierce)                      cymbale (tierce) (en général basé sur le 2/3)

2 – les flûtes

Les mutations simples sont toujours appelées par le terme nazardos accompagné de la hauteur par rapport à la fondamentale de 8.

Exemple : on prend le 1er do de la montre 8, on compte 12 notes (diatoniques) et on obtient le sol 2 2/3, on compte 15 notes, et on obtient le do 2 pieds, etc.

Violon (con chimenea)     bourdon 8 (à cheminée)
Violon aperta                  flûte ouverte (généralement que le dessus)
Tapadillo                        flûte bouchée (en 4)
Nazardos 12ème              nazard 2 2/3 (la douzième de la fondamentale de 8)
Nazardos 15ème              flûte 2 (la 15ème de la fondamentale de 8)
Nazardos 17ème              tierce 1 3/5 (la 17ème de la fondamentale de 8)
Nazardos 22ème              larigot 1 1/3 (la 22ème de la fondamentale de 8)
Corneta                          cornet (pouvant aller de 3 à 9 rangs)
Contras 16                     soubasse 16 au pédalier de très grosse taille
Contras 8                      flûte ouverte au pédalier de grosse taille (souvent en un seul registre avec  le contras 16)           
                                     

Dans les corneta, on double les rangs en partant du plus aigu : dans la corneta de VI, on a donc le rang de tierce doublé, dans celle de VII, celui de la tierce et la flûte 2, etc.

3 – les anches

Trompeta real                        trompette 8 intérieure
Trompeta magna        trompette 16 intérieure seulement sur le dessus, peut parfois être en chamade dans les grands instruments
Bajoncillo                              clairon 4 en chamade (généralement seulement la basse)
Clarin                                    trompette 8 en chamade (généralement seulement le dessus)
Trompeta de battala      trompette 8 en chamade (généralement basse et dessus – sonorité plus brillante que la clarin)                                                                  
Orlos                                     voix humaine 8 (peut être en chamade)
Dulzaina                                régale (généralement en chamade)
Bombarda                              bombarde 16 (rare et au pédalier)




B/ PRINCIPES DE BASE :          

Le jeu de flautado est la base de tout l'orgue. Elle possède une harmonie à la fois chaude et douce et puissante. C'est un excellent jeu soliste.

Dans l'orgue espagnol, à l'instar des orgues flamands et italiens, on ne mélange jamais les flûtes et les principaux dans le plénum. La fondamentale de 8 (flautado) est soyeuse et chaude et soutient à elle seule les rangs du plénum. En outre, les sommiers et le vent ne sont pas conçus pour alimenter des mélanges trop fournis. A proscrire radicalement : anches + plénum, ou pire encore un tutti, notion totalement hors de propos dans ce type d'instrument.

Dans les tientos par contre on peut associer la flautado et la flûte de 4 si l'orgue en possède une sur le même clavier. C'est un mélange soliste au même titre que violon et octava. La construction du plénum se fait graduellement. Si l'orgue possède une quinte 2 2/3, elle viendra avant la doublette et nourrira le plein-jeu lui donnant un caractère sombre et grave, très puissant. Les cymbales sont généralement puissantes, souvent avec une tierce, ce qui leur donne une sonorité très typée.
Si on ne met pas le Lleno dans le plein-jeu pour avoir un mélange plus clair, dans ce cas on omet la quinte 2 2/3. Mettre le nazardos 17ème dans le plénum est généralement assez laid, les timbres ne mélangent pas.

Les jeux de flûtes sont souvent de très grosses tailles, harmonisés très doucement, ce qui leur confère un caractère très calme, mais qui porte et est toujours coloré. Un récit de tierce à la française sur un orgue espagnol est toujours très beau, le son étant plein et chaleureux.

L'utilisation des chamades se fait soit en soliste, soit en mélange. La basse de chamade 4 se joue seule à la main gauche ou peut être associée au dessus de 8. Dans ce cas on met la trompette intérieure pour assoir la fondamentale de 8 et ne pas déséquilibrer la puissance et la polyphonie. La dulzaina peut être associée aux autres chamades ou sonner en solo. On associe rarement les chamades aux fonds, leur position fait que le mélange ne se fait pas toujours bien, mais il faut compter avec l'acoustique du lieu. Par contre les anches intérieures pour des passages solos peuvent être colorés par des fonds. Par exemple sur le dessus : flautado + nazardos 12ème (2 2/3) + trompette, à la basse flautado + octava. La notion de grand-jeu n'est pas la même bien sur que dans l'orgue français. La corneta peut se mélanger aux anches (intérieures et en chamade) elle apporte de la rondeur et rééquilibre les basses et les dessus.

            En règle générale les orgues espagnols sont harmonisés avec un vent généreux pour les principaux, plus moyen pour les flûtes, mais toujours à des pressions assez basses. Sans aller jusqu'au 40 millimètres des italiens, on trouve souvent des instruments harmonisés à 60-65 mm de pression. En France on est plutôt dans les 80/90 mm et même 127 mm pour le Clicquot de Poitiers (1791). Le choix de la pression est, bien sûr, déterminant dans le résultat sonore et les techniques d'harmonie.